"La Guerre De Troie N’Aura Pas Lieu" - читать интересную книгу автора (Giraudoux Jean)

SCÈNE CINQUIÈME

LES MÊMES, DEUX VIEILLARDS


PREMIER VIEILLARD. – D’en bas, nous la voyions mieux…


SECOND VIEILLARD. – Nous l’avons même bien vue!


PREMIER VIEILLARD. – Mais d’ici elle nous entend mieux. Allez! Une, deux, trois!


TOUS DEUX. – Vive Hélène!


DEUXIÈME VIEILLARD. – C’est un peu fatigant, à notre âge, d’avoir à descendre et à remonter constamment par des escaliers impossibles, selon que nous voulons la voir ou l’acclamer.


PREMIER VIEILLARD. – Veux-tu que nous alternions. Un jour nous l’acclamerons? Un jour nous la regarderons?


DEUXIÈME VIEILLARD. – Tu es fou, un jour sans bien voir Hélène!… Songe à ce que nous avons vu d’elle aujourd’hui! Une, deux, trois!


TOUS DEUX. – Vive Hélène!


PREMIER VIEILLARD. – Et maintenant en bas!…


Ils disparaissent en courant.


CASSANDRE. – Et tu les vois, Hector. Je me demande comment vont résister tous ces poumons besogneux.


HECTOR. – Notre père ne peut être ainsi.


PÂRIS. – Dis-moi, Hector, avant de nous expliquer devant lui tu pourrais peut-être jeter un coup d’œil sur Hélène.


HECTOR. – Je me moque d’Hélène… Oh! Père, salut!


Priam est entré, escorté d’Hécube, d’Andromaque, du poète Demokos et d’un autre vieillard. Hécube tient à la main la petite Polyxène.