"Михаил Юрьевич Лермонтов. Письма к Лeрмонтову " - читать интересную книгу автора

Vous etes officier, recevez mes compliments. C'est une joie pour moi
d'autant plus grande, qu'elle etait inattendue. Car (je vous le dis a vous
seul) je m'attendais plus tot a vous savoir soldat. Vous conviendrez
vous-meme que j'avais raison de craindre et si meme vous etes deux fois plus
raisonnable que vous ne l'etiez avant, vous n'etes pas encore sorti du rang
des polissons... Mais c'est toujours un pas, et vous ne marcherez pas a
reculon, je l'espere.
Je m'imagine la joie de grand'maman; je n'ai pas besoin de vous dire
que je la partage de tout mon c?ur. Je ne compare pas mon amitie a un puits
sans fond, vous ne m'en croirez que mieux. Je ne suis pas forte en
comparaisons, et n'aime pas a tourner les choses sacrees en ridicule, je
laisse cela a d'autres.
Quand viendrez-vous a Moscou?
. . . . .
. . . . .
Quant au nombre de mes adorateurs, je vous le laisse a deviner, et
comme vos suppositions sont toujours impertinentes, je vous entends dire,
que je n'en ai pas du tout. . . . .
. . . . .
A propos de votre ideal. Vous ne me dites rien de vos compositions.
J'espere que vous ecrivez toujours, je pense que vous ecrivez bien; avant
vous m'en faisiez part sans doute vous avez des amis qui les lisent et qui
savent en juger mieux, mais je vous garantis d'en trouver qui les liront
avec plus de plaisir. Je m'attends qu'apres cette serieuse exorde, vous me
composerez un quatrain pour ma nouvelle annee.
Pour votre dessin, on dit que vous faites des progres etonnants, et je
le crois bien. De grace, Michel, n'abandonnez pas се talent, le tableau que
vous avez envoye a Alexis est charmant. Et votre musique? Jouez-vous
toujours l'ouverture de la Muette de Portici, chantez-vous le duo de
Semiramis de fameuse memoire, le chantez-vous comme avant, a tue-tete, et a
perdre la respiration. . . . .
. . . . .
. . . Nous demenageons pour le 15 septembre, vous m'adresserez vos
lettres dans la maison Guedeonoff, pres du jardin du Kremlin. - De grace
ecrivez-moi plus vite, maintenant vous avez plus de temps, si vous ne
l'employez pas a vous regarder dans une glace; ne le faites pas, car votre
uniforme d'officier finira par vous ennuyer, comme tout ce que vous voyez
trop souvent, c'est dans votre caractere. . . . .
. . . . .
Si je n'avais pas envie de dormir, je vous aurais parle de tout cela -
mais impossible. Mes respects, je vous prie, a grand' maman. Je vous
embrasse de tout mon c?ur.
Alexandrine W.


Перевод

Федорово, 18 августа
Мой дорогой кузен.
Только прочитав в третий раз ваше письмо и твердо убедясь в том, что я