"Стихотворения 1834" - читать интересную книгу автора (Пушкин Александр Сергеевич)

Предисловие

Большая часть этих песен взята мною из книги, вышедшей в Париже в конце 1827 года, под названием La Guzla, ou choix de Po#233;sies Illyriques, recueillies dans la Dalmatie, la Bosnie, la Croatie et l'Herz#233;gowine. Неизвестный издатель говорил в своем предисловии, что, собирая некогда безыскусственные песни полудикого племени, он не думал их обнародовать, но что потом, заметив распространяющийся вкус к произведениям иностранным, особенно к тем, которые в своих формах удаляются от классических образцов, вспомнил он о собрании своем и, по совету друзей, перевел некоторые из сих поэм, и проч. Сей неизвестный собиратель был не кто иной, как Мериме, острый и оригинальный писатель, автор Театра Клары Газюль, Хроники времен Карла IX, Двойной Ошибки и других произведений, чрезвычайно замечательных в глубоком и жалком упадке нынешней французской литературы. Поэт Мицкевич, критик зоркий и тонкий и знаток в словенской поэзии, не усумнился в подлинности сих песен, а какой-то ученый немец написал о них пространную диссертацию.

Мне очень хотелось знать, на чем основано изобретение странных сих песен: С. А. Соболевский, по моей просьбе писал о том к Мериме, с которым был он коротко знаком и в ответ получил следующее письмо:

Paris, 18 janvier 1835.

Je croyais, Monsieur, que la Guzla n'avait eu que sept lecteurs, vous, moi et le prote compris; je vois avec bien du plaisir que j'en puis compter deux de plus ce qui forme un joli total de neuf et confirme le proverbe que nul n'est proph#232;te en son pays. Je r#233;pondrai candidement #224; vos questions. La Guzla a #233;t#233; compos#233;e par moi pour deux motifs, dont le premier #233;tait de me moquer de la couleur locale dans laquelle nous nous jetions #224; plein collier vers l'an de gr#226;ce 1827. Pour vous rendre compte de l'autre motif je suis oblig#233; de vous conter une histoire. En cette m#234;me ann#233;e 1827, un de mes amis et moi nous avions form#233; le projet de faire un voyage en Italie. Nous #233;tions devant une carte tra#231;ant au crayon notre itin#233;raire; arriv#233;s #224; Venise, sur la carte s'entend, et ennuy#233;s des Anglais et des Allemands que nous rencontrions, je proposai d'aller #224; Trieste puis de l#224; #224; Raguse. La proposition fut adopt#233;e, mais nous #233;tions fort l#233;gers d'argent et cette «douleur nompareille» comme dit Rabelais nous arr#234;tait au milieu de nos plans. Je proposai alors d'#233;crire d'avance notre voyage, de le vendre #224; un libraire et d'emloyer le prix #224; voir si nous nous #233;tions beaucoup tromp#233;s. Je demandai pour ma part #224; colliger les po#233;sies populaires et #224; les traduire, on me mit au d#233;fi, et le lendemain j'apportai #224; mon compagnon de voyage cinq ou six de ces traductions. Je passais l'automne #224; la campagne. On d#233;jeunait #224; midi et je me levais #224; dix heures, quand j'avais fum#233; un ou deux cigares ne sachant que faire, avant que les femmes ne paraissent au salon, j'#233;crivais une ballade. Il en r#233;sulta un petit volume que je publiai en grand secret et qui mystifia deux ou trois personnes. Voici les sources o#249; j'ai puis#233; cette couleur locale tant vant#233;e: d'abord une petite brochure d'un consul de France #224; Banialouka. J'en ai oubli#233; le titre, l'analyse en serait facile. L'auteur cherche #224; prouver que les Bosniaques sont de fiers cochons, et il en donne d'assez bonnes raisons. Il cite par-ci par-la quelques mots illyriques pour faire parade de son savoir (il en savait peut-#234;tre autant que moi). J'ai recueilli ces mots avec soin et les ai mis dans mes notes. Puis j'avais lu le chapitre intitu[l]#233;. De'costumi dei Morlachi, dans ie voyage en Dalmatie de Fortis. Il a donn#233; le texte et la traduction de la complainte de la femme de Hassan Aga qui est r#233;ellement illyrique; mais cette traduction #233;tait en vers. Je me donnai une peine infinie pour avoir une traduction litt#233;rale en comparant les mots du texte qui #233;taient r#233;p#233;t#233;s avec l'interpr#233;tation de l'abb#233; Fortis. A force de patience, j'obtins un mot [#224;] mot, mais j'etais embarrass#233; encore sur quelques points. Je m'adressai #224; un de mes amis qui sait la russe. Je lui lisais le texte en le prononcant #224; l'italienne, et il le comprit presque enti#232;rement. Le bon fut, que Nodier qui avait d#233;terr#233; Fortis et la ballade de Hassan Aga, et l'avait traduite sur la traduction po#233;tique de l'abb#233; en la po#233;tisant encore dans sa prose, Nodier cria comme un aigle que je l'avais pill#233;. Le premier vers illyrique est:

Scto s bieli u gorje zeleno#239;

Fortis a traduit:

Che mai biancheggia nel verde Bosco

Nodier a traduit bosco par plaine verdoyante; c'etait mal tomber, car on me dit que gorje veut dire colline. Voil[#224;] mon histoire. Faites mes excuses #224; M. Pouchkine. Je suis fier et honteux #224; la fois de l'avoir attrap#233;, и проч.