"А.Сент-Экзюпери. Vol de Nuit (фр.)" - читать интересную книгу автораs'йtait jamais posйs. Et pourtant revenait contre lui, avec un
murmure mйlancolique, la masse des douceurs qu'il avait toujours йcartйes: un ocйan perdu. vieillesse, pour des hommes. Comme si rйellement on pouvait avoir le temps un jour, comme si l'on gagnait, а l'extrйmitй de la vie, cette paix bienheureuse que l'on imagine. Mais il n'y a pas de paix. Il n'y a peut-кtre pas de victoire. Il n'y a pas d'arrivйe dйfinitive de tous les courriers. Riviиre s'arrкta devant Leroux, un vieux contremaоtre qui travaillait. Leroux, lui aussi, travaillait depuis quarante ans. Et le travail prenait toutes ses forces. Quand Leroux rentrait chez lui vers dix heures du soir, ou minuit, ce n'йtait pas un autre monde qui s'offrait а lui, ce n'йtait pas une йvasion. Riviиre sourit а cet homme qui relevait son visage lourd, et dйsignait un axe bleui: <Зa tenait trop dur, mais je l'ai eu.> Riviиre se pencha sur l'axe. Riviиre йtait repris par le mйtier. grippage, puis considйra de nouveau Leroux. Une drфle de question lui venait aux lиvres, devant ces rides sйvиres. Il en souriait: - Vous vous кtes beaucoup occupй d'amour, Leroux, dans votre vie? - Oh! l'amour, vous savez, monsieur le Directeur... - Pas bien beaucoup... Riviиre йcoutait le son de la voix, pour connaоtre si la rйponse йtait amиre: elle n'йtait pas amиre. Cet homme йprouvait, en face de sa vie passйe, le tranquille contentement du menuisier qui vient de polir une belle planche: II repoussa toutes les pensйes tristes qui lui venaient de sa fatigue, et se dirigea vers le hangar, car l'avion du Chili grondait. III Le son de ce moteur lointain devenait de plus en plus dense. Il mыrissait. On donna les feux. Les lampes rouges du balisage dessinиrent un hangar, des pylфnes de T.S.F., un terrain carrй. On dressait une fкte. - Le voilа! L'avion roulait dйjа dans le faisceau des phares. Si brillant qu'il en semblait neuf. Mais, quand il eut stoppй enfin devant le |
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