"Arkady Strugatsky, Boris Strugatsky. Traduit du russe (Фр.)" - читать интересную книгу автора

Kazalounia, et ce que supposait Mme Bardo, la directrice du groupe d'aide
┴ la population locale ; s'il ne
fallait pas croire ce que murmuraient le chauffeur Touzak et
l'Inconnu du groupe de la P╩n╩tration du g╩nie ; si l'intuition humaine
valait quelque chose et si enfin les esp╩rances pouvaient se r╩aliser au
moins une fois dans la vie, alors, ┴ la
septi╔me pierre, les buissons s'╩carteraient avec fracas derri╔re lui
et dans la clairi╔re, sur l'herbe foul╩e, blanchie par la ros╩e,
para╧trait le Directeur, torse nu, en pantalon de gabardine grise ┴
passepoil mauve, respirant avec bruit, le
visage luisant, jaune et rose, velu ; il ne regarderait rien, ni la
for╦t au-dessous de lui, ni le ciel au-dessus ; il se baisserait,
plongerait ses larges mains dans l'herbe, se redresserait en brassant
l'air de ses larges mains et en faisant
rouler ┴ chaque fois son ventre puissant sur son pantalon tandis
qu'un air charg╩ d'acide carbonique et de nicotine s'╩chapperait, sifflant
et bouillonnant, de sa bouche grande ouverte.
Derri╔re, les buissons s'╩cart╔rent bruyamment. Perets se retourna
avec circonspection : ce n'╩tait pas le Directeur, mais la personne
famili╔re de Claude-Octave Domarochinier, du groupe de l'Eradication. Il
s'approcha lentement et s'arr╦ta ┴
deux enjamb╩es de Perets, abaissant vers lui ses yeux sombres et
attentifs. Il savait ou soup┌onnait quelque chose, quelque chose de tr╔s
important, et ce savoir ou ce soup┌on immobilisait les traits de son
visage allong╩, visage p╩trifi╩ d'un homme
qui apportait ici, sur l'┴-pic, une ╩trange et angoissante nouvelle.
Cette nouvelle, personne encore au monde ne la connaissait, mais il ╩tait
manifeste que tout ╩tait radicalement chang╩, que tout ce qui avait cours
auparavant n'avait maintenant
plus de sens et que chacun devrait d╩sormais donner tout ce dont il
╩tait capable.
- A qui sont ces pantoufles? demanda-t-il en jetant un regard
circulaire autour de lui.
- Ce ne sont pas des pantoufles, dit Perets Ce sont des sandales.
Domarochinier eut un sourire et tira de sa poche un gros
bloc-notes.
- Tiens donc. Des sandales? Tr╔-╔s bien. Mais ┴ qui sont ces
sandales?
Il s'approcha de l'┴-pic, coula un regard prudent vers le bas et
recula aussit╞t.
- Quelqu'un est assis au bord de l'┴-pic, commenta-t-il, avec des
sandales pos╩es ┴ c╞t╩ de lui. La question qui se pose in╩vitablement est
alors : ┴ qui sont les sandales et o▌ se trouve leur propri╩taire?
- Ce sont mes sandales, dit Perets. Domarochinier regarda d'un air
de doute son bloc-notes :
- Les v╞tres? Donc, vous ╦tes pieds nus. Pourquoi?
- Pieds nus parce qu'il n'y a pas d'autre moyen, expliqua Perets.
J'ai fait tomber hier ma pantoufle droite et j'ai d╩cid╩ ┴ l'avenir de
rester pieds nus.
Il se pencha en avant et regarda entre ses genoux ╩cart╩s :