"Arkady Strugatsky, Boris Strugatsky. Traduit du russe (Фр.)" - читать интересную книгу автора

pr╩tendu ┴ la clart╩ ┴ mon niveau, c'est mon droit, et je l'ai ╩puis╩. Et
l┴ o▌ se terminent les droits
commencent les devoirs...
Ils d╩pass╔rent des cottages de dix appartements aux fen╦tres
garnies de rideaux de tulle, long╔rent le garage, travers╔rent le terrain
de sport, pass╔rent encore devant les entrep╞ts, puis devant l'h╞tel sur
le seuil duquel se tenait le
Commandant, d'une p╫leur maladive, les yeux exorbit╩s et fixes, une
serviette ┴ la main. Ils suivirent une longue palissade derri╔re laquelle
ronflaient des moteurs, press╔rent le pas, car ils n'avaient plus beaucoup
de temps, puis se mirent ┴
courir. Il ╩tait cependant tard quand ils arriv╔rent ┴ la cantine, et
toutes les places ╩taient prises, ┴ l'exception de la petite table de
service dans un coin au fond o▌ restaient deux places, la troisi╔me ╩tant
occup╩e par le chauffeur Touzik
qui, les voyant en train de pi╩tiner, ind╩cis, sur le pas de la
porte, leur fit un signe d'invite en agitant sa fourchette.
Tout le monde buvait du k╩fir et Perets en prit aussi. La nappe
r╦che de la table ╩tait maintenant garnie de six bouteilles et quand
Perets ╩tendit les jambes pour s'installer au mieux sur la chaise sans
si╔ge, il y eut un bruit de verre et une
ancienne bouteille de cognac roula dans l'intervalle entre les
tables. Le chauffeur Touzik la ramassa prestement et la remit en place
sous la table, ce qui produisit un nouveau tintement.
- Faites attention avec vos pieds, dit-il.
- Je ne l'ai pas fait expr╔s, dit Perets. Je ne savais pas.
- Et moi, je le savais? r╩pliqua Touzik. Il y en a quatre
l┴-dessous, t╫che de pas faire l'idiot.
- Moi, par exemple, je ne bois pas, fit dignement Domarochinier.
- On sait ┌a, comme vous buvez pas, dit Touzik. A ce compte-l┴,
nous non plus.
- Mais j'ai le foie malade, commen┌a ┴ s'inqui╩ter Domarochinier.
Voil┴ un certificat.
Il fit appara╧tre une feuille de cahier froiss╩e marqu╩e d'un
sceau triangulaire et la fourra sous le nez de Perets. C'╩tait
effectivement un certificat, couvert d'une ╩criture illisible de m╩decin.
Perets ne put d╩chiffrer qu'un mot : "antabus".
- Et il y a aussi ceux de l'ann╩e derni╔re, et ceux de
l'avant-derni╔re, mais ils sont dans le coffre.
Le chauffeur Touzik d╩daigna d'examiner le certificat. Il
ingurgita un plein verre de k╩fir, porta son index repli╩ ┴ son nez,
renifla, et, les yeux pleins de larmes, prof╩ra d'une voix raffermie :
- Qu'est-ce qu'il y a encore dans la for╦t? Des arbres. (Il
s'essuya les yeux du revers de la manche.) Mais ils restent pas sur place
: ils sautent. Tu comprends?
- Oui, alors? demanda avidement Perets. Comment font-ils?
- Eh bien! voil┴. Il y en a un l┴, immobile. Un arbre, quoi. Puis
il commence ┴ se tordre, ┴ se nouer, et c'est parti! Un grand bruit, un
craquement, tu le vois, tu le vois plus. Un bon de dix m╔tres. Il m'a
bousill╩ la cabine. Puis il redevient