"А.С. Пушкин. Переписка 1825-1837 (Полное собрание сочинений)" - читать интересную книгу автора20 апреля 1825 г. Малинники.
Dieu! Quelle йmotion j'ai йprouvйe en lisant votre lettre et que j'aurais йtй heureuse si la lettre de ma s-ur n'avait mкlй de l'amertume а ma joie. Hier matin je prenais le thй quand on m'apporta de la poste les livres, je ne pouvais deviner d'oщ ils me venaient; quand en l'ouvrant je vis Lascasas, mon c-ur battit et je n'osais les ouvrir d'autant plus qu'il y avait du monde dans la chambre. J'aurais йtй contente de votre lettre, si je ne me rappelais que vous en avez йcrit de pareilles et mкme de plus tendres encore en ma prйsence а A. jalouse, croyez-moi; si je l'йtais vйritablement ma fiertй triompherait bientфt du sentiment et cependant je ne puis m'empкcher dй vous dire combien votre conduite me blesse. Comment en recevant ma lettre vous vous йcriez: Ax, господа, quelle lettre, comme si c'йtait d'une femme! et vous la jetez pour lire les bкtises de Netty; il ne vous manquait que de dire que vous la trouviez trop tendre. Ai-je besoin de vous dire combien cela me blesse; outre que c'йtait encore me compromettre beaucoup que de dire que la lettre йtait de moi. Ma soeur йtait toute offensйe de cela et crainte de m'affliger elle conte cela а Netty. Celle-lа qui ne savait pas mкme que je vous avais йcrit, se rйpand en reproches de mon peu d'amitiй et de confiance en elle - et vous qui m'accusez d'йtourderie voilа ce que vous faites vous-mкme! - Ah! Pouchkine, vous ne mйritez pas l'amour, et je vois que j'aurais йtй plus heureuse si j'avais quittй Trigorsk avant, et si le dernier temps que j'ai passй [ici] avec vous pouvait s'effacer de mon souvenir. Comment n'avez recevoir de vous des lettres comme celles de Riga. C'est qu'un style qui ne blessait alors que ma vanitй me dйchirerait l'вme а prйsent, le P. pas pour moi le mкme que celui auquel j'йcris maintenant. Ne sentez-vous pas cette i - je crains que vous ne m'aimez pas comme vous auriez dы le faire - vous dйchirez et blessez un coeur dont vous ne connaissez pas le prix, que j'aurais йtй heureuse si j'avais йtй aussi froide que vous le supposiez! Jamais de ma vie je n'ai passй un temps aussi terrible que celui que l'ai passй jusqu'а prйsent; jamais je n'ai senti des souffrances d'вme comme celles que j'ai eprouvйes d'autant plus que je devais renfermer dans mon coeur toutes mes peines. Que j'ai maudit mon voyage ici! Je vous avoue que ce dernier temps aprиs les lettres d'Euph. tout mon possible pour tвcher de vous oublier - car j'йtais bien fвchйe contre vous. N'ayez point d'inquiйtude pour le Cousin, ma froideur l'a rebutй - et puis il est venu un autre concurrent avec lequel il n'ose se mesurer et doit bien cйder la place, c'est [le] Anrep qui a йtй ici ces jours ci, il faut convenir qu'il est trиs beau [il est] et trиs original - j'ai eu le bonheur et l'honneur de faire sa conquкte - oh pour celui-lа il vous surpasse encore, ce que je n'aurais jamais pu croire, il va а son but а pas de gйant; jugez, que je crois qu'il vous surpasse mкme en tйmйritй. Nous avons beaucoup parlй de vous - il m'a dit aussi plusieurs de vos phrases а ma grande surprise, par ex. que j'avais trop d'esprit pour avoir des prйjugйs. Dиs le premier jour presque il se saisit de ma main et dit qu'il a tout le droit de la baiser puisqu'il me trouvait trиs bien. Remarquez, Monsieur, je vous prie qu'il n'a fait ici ni ne fait la cour а personne d'autre, ni ne me rйpиte des phrases qu'il dit а une autre, au contraire, il ne se soucie de personne [et me suit partout], en partant il m'a dit que cela dйpendait de moi [s'il] qu'il revienne ici. Ne craignez rien cependant - je n'йprouve rien pour lui; il ne fait aucun effet sur moi, quand votre seul souvenir me donne tant d'йmotion! Maman a promis de m'envoyer chercher au mois de Juin si ma Tante ne vient pas l'йtй. Dois-je vous prier de faire votre possible pour qu'elle le fasse plus vite. J'ai |
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